Chaque mois, le corps féminin accomplit un petit miracle. Un miracle de synchronie parfaite, qui déclenche une mécanique aussi complexe que raffinée. Et pour beaucoup de femmes encore mystérieuses. Se lancer dans les rouages de cette machine parfaite ne satisfait pas seulement une curiosité légitime. Il sert principalement à mieux connaître son corps, à apprendre son langage et donc à mieux gérer ce que beaucoup de femmes considèrent comme un cauchemar mensuel, souvent à tort ! Symbole par excellence de la fertilité, les menstruations sont mal vécues par une grande partie de l’univers féminin. Bien souvent c’est la faute à de petits déséquilibres ou à des maux plus graves, que l’obésité contribue aussi à provoquer. Voyons pourquoi.
Les organes génitaux féminins, de la puberté à la ménopause (âge fertile), subissent des changements directement liés à la fertilité et à la reproduction, qui se répètent cycliquement chaque mois, déterminant le cycle dit menstruel.
Ce dernier est considéré comme la période de temps allant du 1er jour d’une menstruation à la veille du début de la menstruation suivante.
Chaque cycle menstruel consiste en une série de processus qui ont pour but la maturation d’un ovule (ovule) et la préparation d’un tissu adapté à son implantation (pour une éventuelle grossesse si la fécondation par un spermatozoïde a eu lieu).
Le cycle menstruel connaît deux grandes phases concomitantes qui impliquent des modifications cycliques de l’ovaire (cycle ovarien), de l’endomètre (muqueuse tapissant l’utérus) et du canal cervical (cycle utérin).
Tous ces processus sont liés à la production cyclique d’hormones sexuelles féminines : œstrogène et progestérone.
Diverses structures (système nerveux central, hypothalamus, hypophyse et ovaire) contribuent au maintien de ces processus étroitement liés les uns aux autres.
Différentes anomalies du cycle peuvent survenir en fonction de l’élément altéré : rythme, quantité, durée, présentation. Ces modifications du cycle menstruel sont particulièrement importantes lorsqu’elles impliquent l’absence d’ovulation (anovulation).
Les causes des anomalies du cycle peuvent être multiples, dont l’obésité.
Les femmes obèses souffrent souvent de problèmes du système reproducteur qui se manifestent par des irrégularités du cycle (surtout chez les adolescentes) et le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) jusqu’à l’infertilité.
Les altérations métaboliques et hormonales chez les patientes obèses sont extrêmement complexes et interdépendantes. L’âge de début de l’obésité et celui des troubles menstruels sont significativement corrélés. Lorsque l’excès de poids survient à l’adolescence, le risque de problèmes menstruels augmente également au cours des années suivantes.
L’obésité est souvent associée à l’aménorrhée (absence de menstruation), à l’oligoménorrhée et aux menstruations irrégulières avec des flux très abondants qui interfèrent avec tous les aspects de la qualité de vie d’une femme.
Bien que les mécanismes de ces corrélations ne soient pas encore bien documentés, un rôle important semble être joué par la présence, chez les femmes obèses, d’un état d’hyperandrogénie (production excessive d’hormones mâles, d’androgènes, en particulier de testostérone) et d’hyperinsulinisme (excès insuline dans le sang) presque toujours associée à une résistance à l’insuline, conditions également présentes chez les patients obèses et chez les patients atteints du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
L’intervention sur le mode de vie est la première approche dans le traitement des patients souffrant d’obésité et d’aménorrhée et/ou d’autres troubles du cycle. Un programme d’amaigrissement adéquat, suivi par une équipe de spécialistes du traitement de l’obésité, favorise la normalisation de la fonction ovarienne et le retour d’un cycle menstruel normal, avec une réduction de l’excès d’insuline et d’androgènes circulants et donc aussi de l’hirsutisme qui leur est lié ou la croissance anormale des cheveux durs et grossiers dans les endroits masculins typiques (lèvre supérieure, menton, abdomen, dos, autour de l’aréole du mamelon, milieu de la poitrine).
Les bienfaits de la perte de poids se traduisent également par une réduction du risque d’hypertension et une augmentation du pourcentage de grossesses spontanées désirées, comme documenté par plusieurs études.