La chirurgie bariatrique est née dans les années 1950, lorsque certains chirurgiens américains ont conçu une opération qui consistait à relier deux sections de l’intestin grêle. De cette façon, le chemin emprunté par le matériau digéré a été raccourci, réduisant son absorption. Au début, cette intervention, tout en entraînant une perte de poids conséquente, a entraîné des effets secondaires très graves tels qu’une décompensation électrolytique ou une insuffisance hépatique. Néanmoins, il a ouvert la voie à un type de chirurgie qui compte aujourd’hui des centaines de milliers d’opérations chaque année, avec différents types et techniques pour s’adapter à un nombre toujours croissant de patients.
L’obésité est une maladie dont la prévalence est de plus en plus importante dans les pays industrialisés. Les conséquences sont également dévastatrices sur la qualité de vie des patients et entraînent des coûts importants pour la santé publique. Des études menées sur le sujet ont révélé comment les thérapies conservatrices, c’est-à-dire le régime, la pharmacothérapie et l’exercice, ont peu d’efficacité à long terme. Ils conduisent la plupart des patients à ne pas perdre de poids de manière satisfaisante ou à le reprendre à court terme. Pour cette raison, la chirurgie bariatrique est née, à ce jour l’approche la plus efficace pour le traitement de l’obésité morbide et de ses comorbidités associées.
Les procédures de chirurgie bariatrique peuvent être divisées en trois grandes catégories :
Le premier type se traduit par une diminution du volume de l’estomac, qui atteint souvent une taille beaucoup plus grande que la normale chez le patient obèse. Par conséquent, ils limitent la prise alimentaire de manière exclusivement mécanique, induisant prématurément la sensation de satiété.
Il existe également des techniques gastrorestrictives qui ne sont pas strictement chirurgicales, comme le ballon intragastrique (BIB). C’est un ballon rempli d’air qui est placé dans l’estomac du patient par endoscopie, afin de remplir partiellement la cavité gastrique et diminuer le volume utile de l’estomac. C’est une technique réversible et non invasive qui est recommandée aussi bien aux très obèses (IMC > 50) en attente d’une opération. Il s’agit de réduire les risques liés à l’anesthésie : il est également recommandé aux personnes obèses qui ne sont pas de bons candidats à la chirurgie en raison de l’IMC ou de comorbidités.
Les interventions malabsorptives sont généralement plus invasives. Ils consistent en l’ablation ou la reconnexion d’une partie de l’intestin grêle, entraînant une moindre absorption des graisses et des amidons. Ils ont des effets secondaires plus importants et plus durables. Puisqu’ils provoquent une malabsorption, ils peuvent interférer avec tout traitement médicamenteux par voie orale. Pour cette raison, ils sont généralement recommandés pour les personnes très obèses ou en cas d’échec d’une intervention de type gastrorestrictif.
Il existe également des interventions mixtes, qui ont à la fois une composante restrictive et une composante malabsorptive, essayant ainsi de multiplier les avantages des deux techniques tout en minimisant leurs inconvénients.
La chirurgie représente un traitement invasif de l’obésité. Elle n’est donc recommandée que dans les cas où l’alimentation, la pharmacothérapie et l’activité physique n’ont pas conduit au résultat souhaité. La sélection des patients à subir une intervention chirurgicale est particulièrement importante car l’observance dans la période postopératoire influence directement le résultat de l’opération, atteignant même le point de la compromettre. Les conditions pour subir la chirurgie sont :
Certaines de ces exigences sont en fait soumises à l’approbation du chirurgien. Par exemple, le médecin pourrait décider d’opérer un mineur avec le consentement de ses parents ou un patient qui, sur la base du calcul de l’IMC, ne rentrerait pas dans la fourchette adaptée à l’intervention. Surtout dans le cas des interventions malabsorptives, il est important que le patient soit conscient qu’il s’agit d’une décision irréversible, qu’après la chirurgie, il devra changer son mode de vie et vraisemblablement prendre des médicaments à vie.
Les interventions de chirurgie bariatrique permettent une perte de poids rapide, mais ne permettent guère de perdre tout l’excès de poids. Cependant, la rapidité de la perte de poids peut entraîner un relâchement de la peau, qui peut ensuite être corrigé par une chirurgie plastique ultérieure. Un autre des effets secondaires possibles est le syndrome de Dumping, qui peut survenir dans tous les cas où il y a ablation du pylore ou une fonction altérée de l’estomac. Elle peut être précoce ou tardive, c’est-à-dire qu’elle peut survenir immédiatement après un repas ou après 2-3 heures. Dans le premier cas, les symptômes peuvent être :
Dans le second cas, les symptômes sont ceux d’une crise hypoglycémique. Cependant, c’est une situation qui a tendance à s’améliorer avec le temps. Cependant, tous ces effets secondaires sont généralement moins dangereux que de rester dans un état d’obésité. Surtout dans le cas de comorbidités majeures telles que le diabète et le syndrome métabolique. Pour cette raison, il est important de poursuivre les recherches dans le domaine de la chirurgie bariatrique, qui représentent aujourd’hui l’approche la plus efficace dans le traitement de l’obésité.